Elle est le symbole de ma liberté, porteuse de rêves et d’évasions, elle est mon invitation au voyage, mon auberge à froufrous colorés.
Elle s’ouvre de plain-pied sur le pays de la terre salée. Bâtie entre étangs et marais, elle m’offre le privilège de découvrir et de saisir un peu, cette timide sauvagine qui échappe heureusement, aux routes, aux moteurs, à la facilité, ainsi qu’aux gens pressés.
Je longe au clair de lune, les bords marécageux du petit Rhône et je découvre la forme délicate et svelte du Flamant rose. Il est posé sus ses deux pattes grêles et fouille le Marais avec son bec. La tentation de l’approcher est irrésistibles, mais le guetteur à l’œil et mon approche est vaine.
J’imagine au loin l’inaccessible veillée Gitane, enfouie dans l’ombre de la terre, à travers les campements. Les Gitans de leurs doigts giflent sèchement, d’un revers de la main, les cordes de leurs guitares. Puis le danseur prend le pas sur le musicien. Campé comme un torero dans l’arène, il claque avec fougue de ses pieds le plancher poussiéreux.
Au loin, une cabane de roseaux. Je me sens apaisée et je regagne ma demeure à l’esprit bohème, mon nid douillet aux teintes épicées.
Ariane